Qu’est-ce que la préfloraison du cannabis ? Quand, comment et pourquoi

La préfloraison d’un plant de cannabis constitue un moment critique de sa vie. Cette phase, qui dure de 2 à 3 semaines, suit l’étape végétative et précède la floraison proprement dite. C’est durant cette période que la plante commence à développer ses organes sexuels, et manifeste donc sa production future : pollen ou fleurs. Il est donc essentiel d’en comprendre les tenants et les aboutissants, afin d’optimiser le rendement final de la plante.

Quiconque a déjà acheté des graines de cannabis sait que le temps de floraison d’une plante constitue une caractéristique importante d’une variété. C’est en effet celle-ci qui déclenche un compte à rebours au terme duquel le producteur pourra récolter le fruit de son dur labeur. C’est en effet durant cette étape que tout l’amour et la sueur investies par lui au cours de la phase végétative commence à produire ses résultats. Lentement mais sûrement, les plantes femelles commencent alors à développer des fleurs à mesure qu’elles se préparent à l’accumulation de têtes émergeant lentement d’entre les feuilles.

((Platinum Cookies x GDP) x Blue Power) x Gelatti

Apple & Bananas

Descendante des plus nobles lignages, l’Apple & Bananas est issue de l’union de plusieurs géants : tout commence par le croisement d’une Platinum Cookies et d’une Grandaddy Purple, auquel vient ensuite s’ajouter une Blue Power pour former un trio que vient idéalement compléter une Gelatti. Chacune de ces étoiles éclairant le firmament cannabique apporte une étincelle de génie à une variété nouvelle aussi forte qu’équilibrée, capable de satisfaire les besoins d’une multitude de consommateurs, surtout ceux qui recherchent la puissance, eux qu’elle régale de ses près de 27% de THC.

Quand a lieu la préfloraison ?

Dans la nature, les plants de cannabis à photopériode passent de la phase végétative à la floraison lorsqu’elles perçoivent que les jours commencent à raccourcir, soit à partir du solstice d’été, le jour le plus long de l’année (autour du 21 juin dans l’hémisphère nord). C’est une date clé de la vie sauvage, ce moment où l’automne approchant, les plantes vivaces comme le cannabis se pressent d’engendrer une descendance et de fleurir.

En intérieur, les plantes ne perçoivent pas le changement des saisons. Les growers doivent donc susciter eux-mêmes le passage de leurs plants de cannabis de la phase végétative vers la floraison. Pour ce faire, ils réduisent simplement les heures d’éclairage : généralement, ils modifient les temps d’exposition de 16/8 (seize heures de lumière suivies de huit heures d’obscurité) à 12/12 (douze heures de lumière et douze heures d’obscurité).

Le moment de ce changement dépend de la variété et des intentions du producteur. Il existe une exception notable : les variétés de cannabis à autofloraison qui passent de manière autonome en floraison.

Semaine 1 de la préfloraison : le changement de photopériode

En phase végétative, une hormone appelée phytochrome – laquelle est produite dès la germination des graines – est inhibée par le spectre rouge de la lumière solaire et des lampes artificielles, spectre reçu en quantité pendant les longues heures de lumière du jour.

Lorsque la plante est plongée dans l’obscurité pendant au moins 11 heures sans interruption (certaines variétés sativa peuvent avoir besoin de 12 heures ou plus), le phytochrome est activé et, environ 5 jours plus tard, la plante passe en floraison.

La production d’autres hormones végétales se trouve alors également perturbée : diminution des auxines et augmentation, par exemple, des cytokinines et des gibbérellines. Ces changements hormonaux déclenchent le développement des nœuds de floraison.

La modification des temps d’éclairage déclenche donc une réaction de panique chez la plante qui commence à croître tout en produisant des têtes. De nombreuses variétés commencent alors à s’étirer pendant quelques semaines avant de passer véritablement au stade de la floraison.

En cette première semaine de préfloraison, les autres changements sont à peine visibles. Par ailleurs, c’est le moment idéal pour mettre en œuvre certaines techniques de palissage tout en permettant à la plante de se remettre du stress ainsi engendré. Le Low Stress Training (LST) est idéal à cet égard. Cette technique ne génère en effet qu’un stress limité tout en assurant une pénétration maximale de la lumière vers tous les sites de floraison en étalant la canopée.

Semaine 2 : premiers signes de floraison précoce

C’est au cours de la deuxième semaine que les plants de cannabis en floraison commencent à manifester clairement leur entrée dans ce nouveau cycle de leur vie. Les têtes ne sont alors certes pas encore visibles mais des pré-fleurs font alors leur apparition.

Les pré-fleurs sont des versions petites et sous-développées des futures fleurs. Vers la deuxième semaine après le changement de cycle d’éclairage (ou vers la quatrième semaine pour les plantes à autofloraison), de petits poils blancs appelés pistils commencent à émerger de l’endroit où les feuilles nourricières naissent de la tige principale de la plante. Ces endroits sont appelés sites de floraison.

En réalité, il ne s’agit pas véritablement de pistils, mais de stigmates, terme désignant l’extrémité des pistils. Ceux-ci sont les organes reproducteurs femelles. Ils sont destinés à recevoir le pollen répandu par les plantes mâles (le cannabis se reproduit par pollinisation aérienne). Autour de ces nœuds où se développeront les pistils, apparaissent d’abord de petites boules vertes appelées bractées (lesquelles sont des têtes en devenir) d’où sortent ensuite deux petits « poils » blancs qui sont les stigmates, une surface collante destinée à attraper le pollen produit par les plantes mâles en vue de la fécondation et à le transporter jusqu’à l’ovule du pistil.
Les plantes mâles, elles, développent des sacs à pollen qui ressemblent à de petites boules rondes suspendues aux nœuds de la plante. Ces sacs finissent par s’ouvrir et libèrent le pollen dans l’air. Il peut alors parcourir une distance considérable afin de polliniser les plantes femelles du voisinage.

Si votre plante produit des sacs de pollen plutôt que des pistils, c’est qu’il s’agit d’un mâle dont vous devriez vous débarrasser au plus vite afin d’éviter la production de graines et de maximiser la production de fleurs. Ce n’est pas un problème si vous cultivez des graines féminisées de Kannabia, car celles-ci ne produisent que des plantes de cannabis femelles, d’où un risque dérisoire de pollinisation et la quasi-certitude de récolter des têtes dépourvues de graines.

Semaine 3 : les têtes se développent

Après deux semaines en préfloraison, de petites feuilles résineuses commencent également à émerger autour des pistils. Elles font partie intégrante des têtes et sont donc destinées à être récoltées. À ce stade, les plants de cannabis n’ont pas encore achevé leur croissance et peuvent encore croitre jusqu’à être 50% plus grands qu’avant le changement d’éclairage. Les branches et feuilles se développent avec vigueur et davantage de pistils émergent des nœuds des colas principaux.

La plante poursuit son étirement et fait montre d’une grande flexibilité. Il est donc encore temps de la façonner pour en élargir la canopée et ainsi en obtenir un rendement jusqu’à 60% supérieur.

La fin de la troisième semaine de préfloraison marque la lente affirmation de ces mini-têtes qui prennent alors forme et volume. Et un mois après le début de la floraison, la plante met un terme à sa croissance pour consacrer presque toute son énergie à la production de fleurs.

Les besoins du cannabis en préfloraison

À cet instant, veillez bien à éviter tout déséquilibre nutritionnel susceptible d’entraver le développement des têtes. En règle générale, tenez-vous-en à une alimentation minimaliste (mieux vaut trop peu que trop de nutriments). Le cannabis en floraison a des besoins nutritionnels spécifiques différents de ceux de la phase végétative : alors qu’elle avait d’abord besoin d’azote stimulant sa croissance, c’est maintenant du phosphore, du potassium, du calcium et d’autres minéraux et oligo-éléments qu’il faut à la plante pour maximiser sa production de fleurs.

Rappelez-vous également que le cannabis absorbe mieux les nutriments dans un environnement légèrement acide (pH compris entre 6,0 et 7,0 pour une culture en terre et entre 5,5 et 6,5 pour une culture hydroponique). En surveillant de près les niveaux de pH, vous éviterez les brûlures et la toxicité, de grands dangers car les plantes en fleurs sont plus vulnérables aux surdoses de nutriments et ne se rétablissent pas aussi bien que les spécimens en croissance.

L’eau est évidemment un autre élément fondamental d’une culture. La Marijuana a besoin de moins d’humidité pendant la phase de floraison. N’arrosez donc vos plantes que lorsqu’elles ont consommé la majeure partie de l’eau à leur disposition. Il faut en effet que la terre s’assèche entre deux arrosages. Enfoncez simplement un doigt dans la terre à 2 à 4 cm de profondeur pour en vérifier le taux d’humidité. S’il faut plus de 3 à 4 jours pour que la terre s’assèche, il se peut que vous ayez des problèmes de drainage. Ajoutez alors de la matière organique ou faites des trous supplémentaires dans le pot.

Enfin, les plantes ont besoin d’une chaleur et d’une humidité modérées pendant la croissance des têtes. La plage de température idéale est de 21 à 26 °C pendant la journée et de 18 à 23 °C pendant la nuit. Les plus expérimentés sont capables de baisser les températures nocturnes 12-14 °C pendant les dernières semaines de la floraison afin de faire ressortir la coloration violette de certaines variétés.

La réduction du taux d’humidité est également essentielle à l’obtention de têtes bien denses. Commencez donc la floraison avec une humidité relative de 55 % et réduisez-la de 5 % chaque semaine jusqu’à ce qu’elle atteigne 35-40 % au cours des dix derniers jours précédant la récolte.

En résumé…

La préfloraison est une période charnière dans la vie d’un plant de cannabis. Comprendre cette étape et offrir à vos plantes des conditions optimales sont essentiels à un développement sain et, in fine, à une récolte réussie. Si vous avez fait preuve de patience et d’application, vous traverserez la phase de préfloraison avec succès et transformerez vos graines de cannabis en énormes plantes ornées de magnifiques têtes.