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Nanners or bananas in a cannabis plant

Que sont les “nanners” (ou bananes) du cannabis et comment les éviter

Pour: Contributor Grow

Le monde fabuleux de la culture du cannabis est un chemin semé d’embûches et de défis. L’un d’entre eux, qui donne bien des sueurs froides aux cannabiculteurs, est l’apparition de « nanners », ces petites structures à l’allure de bananes. Si vous êtes confronté à ce problème, pas de panique : voici tout ce qu’il vous faut savoir à leur sujet, des raisons de leur développement aux conséquences de leur présence, en passant par les méthodes préventives et curatives pour y faire face.

“Nanners” est un terme argotique utilisé dans la communauté du cannabis pour désigner de petites structures reproductrices mâles apparaissant parfois sur les têtes de cannabis. Ces sacs de pollen de forme allongée et incurvée evoquent une petite banane, d’où l’appellation “nanners”, mot familièrement utilisé en anglais pour désigner une banane.

Il s’agit en fait d’étamines, les parties internes de l’inflorescence mâle du cannabis, lesquelles contiennent le pollen destiné à féconder la plante femelle. Ces étamines sont normalement invisibles, cachées à l’intérieur des fleurs mâles. Elles n’apparaissent à la vue qu’une fois le pollen mûr, lorsque la fleur s’ouvre pour le laisser s’échapper.

En principe, ces étamines ne devraient pas exister, car la plupart des plants de cannabis cultivés de nos jours sont féminisés. Leur apparition dans des variétés femelles peut donc relever de caractères intersexes ou hermaphrodites, c’est-à-dire qu’elle est due à la présence d’organes reproducteurs à la fois mâles et femelles au sein d’une même plante.

Une fois apparues sur les fleurs, ces “nanners”, ou bananes, n’ont pas à s’ouvrir pour laisser échapper le pollen qu’elles contiennent, car celui-ci est directement en contact avec les fleurs. Il peut donc les polliniser et ainsi mener à la production de graines, ruinant une récolte qu’on attendrait idéalement riche en cannabinoïdes. Leur présence est donc particulièrement malvenue.

Comment repérer les “nanners” sur les plants de cannabis ?

La détection des “nanners” est indispensable à la production de fleurs dépourvues de graines. Voici comment vous y prendre.

Outre leur forme de banane, sachez que les “nanners” se développent généralement à partir des nœuds ou des bractées des fleurs. Leur couleur varie habituellement du vert lime au jaune pâle. En outre, elles peuvent naître isolement ou en grappes. Il va sans dire que c’est dans ce second cas qu’elles présentent le plus grand danger.

La présence de “nanners” peut altérer l’apparence et le développement des fleurs, lesquelles peuvent croître anormalement ou, au contraire, présenter un aspect étonnamment frêle. Pour en repérer la présence, munissez-vous d’une loupe, car les “nanners” sont parfois difficilement visibles à l’œil nu. Ainsi, si vous repérez une structure verte en forme de banane, c’est que vous êtes en présence d’une “nanner”. Prenez donc des mesures rapides.

Differences between male and female flowers in the cannabis plant
Différences entre les fleurs mâles et femelles de la plante de cannabis

D’où viennent les “nanners” des plants de cannabis ?

Le développement de “nanners” est en partie dû à une prédisposition génétique. Certaines variétés sont donc plus susceptibles d’en souffrir que d’autres. Le travail des breeders consiste à stabiliser des caractéristiques spécifiques (taux de THC, arômes particuliers…) en choisissant des plantes susceptibles de manifester les traits en question. Mais il se peut qu’ils développent ainsi accidentellement des plantes susceptibles de produire des “nanners”. Dans tous les cas, sachez que vous ne verrez pas souvent de “nanners” si vous achetez vos graines auprès des meilleures banques de graines, comme Kannabia.

Outre cette prédisposition génétique, une plante peut également produire des “nanners” en raison de mutations dues à des méthodes de sélection agressives et au stress. Ces mutations peuvent modifier le patrimoine génétique de la plante, ce qui aboutit in fine à la formation de “nanners”.

Mais d’autres causes peuvent encore être mises en avant pour expliquer la production de “nanners” par des plantes femelles, comme une maturation trop longue par exemple. En effet une plante dont les fleurs sont mûres mais que vous ne récoltez pas est susceptible de développer des “nanners” pour produire des graines et ainsi s’autopolliniser. Ce processus est connu sous le nom de rhodellisation.

Mais ce sont moins souvent des raisons génétiques qu’environnementales qui causent le développement de “nanners” :

Éclairage inadéquat

Les plantes féminisées ont besoin de cycles lumineux régulière pour synchroniser leurs fonctions physiologiques et stimuler le développement des fleurs. Toute perturbation, telle que des fuites de lumière ou des interruptions pendant cette délicate phase qu’est la floraison, peut perturber l’horloge interne de la plante et rompre son équilibre. Le stress ainsi engendré peut alors conduire la plante à produire des “nanners” comme mécanisme de défense.

Une lumière trop vive ou trop intense, même trop proche de la canopée, peut également entraîner le développement de “nanners”, car le stress lumineux peut perturber l’équilibre hormonal complexe qui régule la croissance et le développement des plantes (il affecte en particulier les phytohormones telles que les auxines, les gibbérellines et les cytokinines).

Températures extrêmes

Exposé à des températures excessivement basses ou élevées, le cannabis s’avère incapable d’accomplir certaines fonctions biologiques indispensables à sa survie. La chaleur extrême perturbe ainsi les processus métaboliques tels que la photosynthèse et la respiration, ce qui affecte négativement l’absorption des nutriments et donc la croissance. Quant au froid excessif, il peut endommager les cellules, altérer la structure des protéines et provoquer des réactions de stress chez la plante, laquelle développe alors des “nanners” comme un mécanisme de survie ultime dans ces conditions hostile. La production de pollen constitue ainsi une ultime tentative de perpétuation de son patrimoine génétique via autopollinisation.

Eau

Manque d’eau, excès d’eau, techniques d’arrosage inadaptées, fluctuations du niveau d’humidité du sol… Les causes de stress hydrique sont nombreuses. Et toutes sont susceptibles de conduire au développement de “nanners” en guise de mécanisme de survie. Toutefois, dans la plupart des cas, la plante meurt simplement avant qu’il soit possible de détecter la moindre “nanner”.

Carences et maladies

Les plantes femelles peuvent encore développer des “nanners” en réaction à divers problèmes tels que la pourriture des racines, les problèmes de pH, les carences en nutriments, la toxicité des nutriments, la suralimentation, les infestations d’insectes, les moisissures, la défoliation agressive ou le palissage à stress élevé.

Appearance of a bud in the process of maturation that has developed nanners
Apparition d’un tête en cours de maturation ayant développé des nanners

Hermaphrodisme VS “nanners”

Il convient de distinguer les plantes hermaphrodites “vraies” des hermaphrodites intersexuels (également appelés bisexuels ou mixtes) qui développent des “nanners”. Les “vraies” plantes hermaphrodites possèdent à la fois des organes reproducteurs mâles et femelles répartis dans l’ensemble de la plante. Elles produisent donc autant des sacs de pollen que des fleurs. En revanche, chez les plantes qui développent des “nanners”, les structures mâles apparaissent directement dans les fleurs. Bien que les deux phénomènes puissent être déclenchés par des facteurs de stress similaires, ils sont génétiquement et morphologiquement différents.

En outre, les « vrais » hermaphrodites développent des organes sexuels mâles et femelles en même temps, au moment du passage en floraison tandis que les plantes intersexuées peuvent développer des “nanners” à n’importe quel moment de la floraison. Toutefois, c’est généralement quand les fleurs se sont totalement développées qu’on les observe.

Que faire contre les “nanners” ?

Si vous repérez des “nanners”, plusieurs options soffrent à vous :

  1. Élimination manuelle : si vous êtes en présence d’un nombre restreint de “nanners”, retirez-les simplement en faisant preuve de délicatesse, afin d’éviter tout risque de pollinisation accidentelle. En revanche, si les “nanners” apparaissent en toute fin de floraison, ne vous en préoccupez pas : il serait trop frustrant de se débarrasser d’une plante après des mois de dur labeur.
  2. Quarantaine ou élimination des plantes affectées : dans les cas graves, il peut être nécessaire d’isoler ou d’éliminer complètement la plante affectée pour protéger le reste de la culture.
  3. Récolte précoce : lorsque les “nanners” apparaissent à un stade avancé de la floraison, une récolte précoce peut également être envisagée afin d’éviter tout problème. Après pollinisation, il faut environ 15 jours au cannabis pour produire des graines. Si vous coupez la plante juste après l’apparition des “nanners”, elles devraient donc être exemptes de graines. Cette récolte précoce se traduira peut-être par des fleurs plus petites et moins puissantes que prévu. Mais c’est mieux que rien, n’est-ce pas ?

Conclusion : une occasion d’en apprendre toujours plus

L’apparition de “nanners” peut s’avérer déconcertante au premier abord. Mais voyez-y une belle occasion d’en apprendre davantage sur la nature si complexe du cannabis. Comprendre les tenants et les aboutissants des “nanners” permet en effet d’améliorer ses compétences en matière de culture.

Soulignons d’emblée que l’apparition de “nanners” n’est pas nécessairement le symptôme de mauvaises pratiques de culture. Il peut en effet simplement s’agir d’une indication que certains aspects du soin porté aux plantes ou des conditions environnementales doivent être optimisés. Dans d’autres cas, l’apparition de “nanners” peut être simplement considérée comme la faute à pas de chance, surtout quand la cause de leur apparition est génétique.

La prochaine fois que vous verrez des “nanners”, voyez-y une occasion de devenir un meilleur cannabiculteur. À force de patience, d’attention et d’apprentissage, vous pourrez maîtriser l’art du cannabis et devenir une meilleure version de vous-même. Bonne chance et bonne culture !

Kannabia Seed Company vend à ses clients un produit de collection, un souvenir. Nous ne pouvons pas et ne devons pas donner de conseils de culture car notre produit n’est pas destiné à cet usage.

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