Les questions à l’expert : taille apicale, fuite de lumière, feuilles recourbées et bien plus

Bienvenue dans cet article spécial « Demandez à l’expert ». Une fois par mois, nous y plongeons dans le fascinant monde du cannabis au travers de vos questions, afin de dissiper les doutes, de démystifier les idées reçues et croyances erronées et de proposer des conseils pratiques qui vous aideront à mieux comprendre et à tirer meilleur parti des bienfaits de cette plante.

Nous avons sélectionné une série de questions posées durant le mois d’avril dans la section « Demandez à l’expert ». Elles reflètent les doute et inquiétudes les plus souvent mis en avant par nos lecteurs. De l’identification des diverses variétés de cannabis aux conseils de culture, en passant par des questions relatives à la législation, tous les thèmes y passent. Notre but est ici de vous fournir une information fiable et à jour qui vous permette de prendre des décisions en toute connaissance de cause et d’ainsi profiter de l’autoproduction de façon saine et sûre. Accompagnez-nous, faites-nous part de vos doutes et découvrez tout ce que vous devez savoir sur le cannabis !

La loi me permet-elle d’avoir quelques plantes à la maison si elles ne dérangent pas mon entourage ? (Wizza)

Le statut légal de l’autoproduction de cannabis dépend du pays dans lequel vous résidez. En Espagne, par exemple, la culture destinée à une consommation personnelle n’est pas sanctionnée pénalement. Mais elle n’est pas légale pour autant. En d’autres termes, si vous cultivez du cannabis pour votre propre usage, vous ne serez pas pénalement puni mais vous pouvez écoper d’une amende administrative. La législation ne stipule pas un nombre de plant spécifique. L’essentiel est que les plantes soient destinées à votre consommation propre et qu’elles ne soient pas visibles, comme elles peuvent parfois l’être sur une terrasse, par exemple. Si le nombre de plants cultivés est trop important pour une consommation personnelle et qu’ils semblent donc destinés à la commercialisation, au trafic ou à la distribution, il ne s’agit plus d’une infraction administrative mais bien pénale, car considérée comme un délit à l’encontre de la santé publique. Dans d’autres pays, comme la France, la culture du cannabis, y compris pour un usage personnel, est illégale. La législation française est particulièrement stricte en la matière et les sanctions encourues peuvent être importantes. À l’autre extrémité du spectre législatif, on trouve l’Allemagne où, depuis le 1^er avril, la culture de jusqu’à trois plants de cannabis est légale, à condition qu’ils soient destinés à l’autoconsommation et qu’ils ne dérangent pas les voisins (qu’il s’agisse de taille ou d’odeurs).

Bien le bonjour du Canada. Je possède quelques freebies de votre collection de graines. J’ai une Kritikal K mais je ne sais pas s’il s’agit d’une fem ou d’une auto. D’après mes recherches, je pense qu’il s’agit d’une fem. C’est correct ? (Austin)

En effet, la Kritikal K est notre version féminisée et photopériodique de la mythique Critical + (ou Critical Mass). Si vous désirez la version autofloraison de cette merveille, tournez-vous vers la Kritic Auto, laquelle est prête pour la récolte en seulement 70 jours depuis la germination.

Est-il possible d’identifier une variété d’après sa graine ou sa plantule ? Lors de la germination, j’ai mélangé une Mataró Blue et une Super OG Kush. S’il est impossible de les différencier à un stade précoce, je pourrai le faire au moment de la floraison, mais je perdrai ainsi la magie de savoir ce que je cultive ? (Lucas Ezequiel)

Identifier une variété de cannabis d’après sa graine ou sa plantule est extrêmement difficile. Les graines de Marijuana n’arborent aucune différence visiblement significative qui permettrait de différencier une Mataró Blue d’une Super OG Kush. Quand elles en sont au stade de la plantule, elles ne montrent toujours pas de caractéristiques distinctives suffisamment marquées pour en déterminer la nature, surtout quand, comme c’est le cas ici, elles sont toutes deux à dominance indica. C’est lorsque les plantes sont en fleurs qu’on peut les distinguer avec plus de facilité, quand on peut remarquer un arôme spécifique, une structure générale particulière, une odeur propre ou encore des fleurs de forme unique.

Puis-je pratiquer une taille apicale sur une plante autofloraison ? (Wizza)

Oui. Les plantes autofloraison en bonne santé peuvent répondre positivement à une taille apicale, à condition qu’elles possèdent au moins 4 ou 5 paires de feuilles et qu’elles ne soient pas encore en floraison. En général, c’est autour de la fin de la semaine 3 que les autos remplissent ces critères. Mais prenez garde car une taille apicale stressera votre plante. Si vous cultivez une variété à photopériode, vous pouvez compenser ce stress en prolongeant le cycle végétatif. Vous laissez ainsi à la plante le temps de se remettre avant de passer en floraison. Hélas, il est impossible de prolonger la phase de croissance d’une auto. Certaines variétés sont donc susceptibles de ne pas se remettre totalement du stress engendré par la taille et, donc, de produire une récolte peu satisfaisante en termes de volume et/ou de qualité. C’est la raison pour laquelle rares sont les producteurs qui osent pratiquer une taille apicale sur une auto.

Bonjour. J’ai une question concernant les graines de Break Up Cake Auto que je suis en train de cultiver. Combien de semaines à partir de la germination leur faudra-t-il pour être prêtes ? Je commence la semaine 7 aujourd’hui et je doute qu’elles soient prêtes en 10 semaines. Merci ! (Mark)

Les plantes autofloraison se développent automatiquement selon leur propre calendrier. Les banques de graines donnent un délai indicatif (dans ce cas, 10 semaines), mais il ne s’agit que d’une approximation à prendre avec des pincettes. Certains phénotypes peuvent avoir besoin de plus de temps en fonction des conditions de culture dans lesquelles ils se développent.

Une brève fuite de lumière durant la période de 12 heures d’obscurité peut-elle rendre mâle une plante issue d’une graine féminisée ? (Jorge G.)

Les fuites de lumière durant la floraison peuvent affecter fortement les plantes et les rendre hermaphrodites (c’est-à-dire qu’elles présentent à la fois des traits masculins et féminins). Tout dépend de la génétique et de la durée de l’interruption du cycle d’obscurité. En effet, certaines plantes sont plus sensibles que d’autres aux fuites de lumière. Les plantes hermaphrodites développent en effet des fleurs pleines de graines que vous ne pourrez pas consommer.

Après le passage en 12/12, combien de temps faut-il à une plante pour former des fleurs ? (Pablo)

Vous devriez remarquer la formation de petites fleurs une à deux semaines après le passage en 12/12, c’est-à-dire la transition du cycle végétatif à la floraison. Certaines sativa à la floraison longue peuvent avoir besoin de jusqu’à trois semaines, voire un mois, pour commencer à développer des fleurs. Mais c’est rare et la plupart des hybrides vendus de nos jours sont plus rapides. Les pré-fleurs femelles ressemblent à de petits ballons couverts de poils blancs pointant vers le haut. Les mâles ressemblent à de petits régimes de bananes dirigés vers le bas.

Quelle est la meilleure option : compléter mon armoire avec un éclairage latéral ou supprimer les branches inférieures de mes plantes ? Je rechigne d’habitude à l’idée de retirer autre chose que les feuilles nourricières. J’aimerais ajouter des barres LED de chaque côté pour donner plus de lumière aux branches inférieures. Qu’en pensez-vous ? (Francisco T.)

Nous vous recommandons d’ajouter un éclairage latéral plutôt que de retirer les branches inférieures. De cette façon, vous augmentez considérablement le rendement à un coût relativement faible, tout en n’ajoutant que peu de chaleur. SI vous renoncez à l’éclairage latéral, éliminer les branches inférieures permettra de concentrer davantage d’énergie vers les parties supérieures de la plante. Mais, à notre avis, l’éclairage des parties inférieures est la meilleure solution.

Quoi que je fasse, l’extrémité des feuilles présente des traces de brûlure. Je suis scrupuleusement les instructions des producteurs des engrais que j’utilise mais rien n’y fait. Que se passe-t-il ? (KarmaKush)

Vous suralimentez vos plantes. Les quantités recommandées, telles que fournies par les producteurs de nutriments correspondent généralement aux quantités maximales que les plantes sont capables d’absorber, ce qui peut conduire à de légères surfertilisations. Nous vous conseillons de n’utiliser que la moitié des doses recommandés, à moins que vous ne constatiez des signes de sous-alimentation. Il est en effet plus aisé de pallier une carence en nutriments qu’une surfertilisation.

Pouvez-vous me dire pourquoi les feuilles de mes plantes cultivées en pot en intérieur se recourbent vers le bas ? (Yannick)

Plusieurs éléments peuvent entrainer un recourbement des feuilles vers le bas. La cause la plus probable est un stress hydrique provoqué par un arrosage excessif. Les autres possibilités sont une surfertilisation, de trop hautes températures ou un blocage des nutriments provoqué par une variation du pH. Vérifiez les températures, les nutriments et le pH. Si tout est correct, c’est que le stress hydrique est responsable de vos problèmes. Laissez le substrat sécher entre les arrosages et les symptômes devraient disparaitre. Il convient encore de mentionner l’existence de virus qui provoquent l’enroulement des feuilles sur elles-mêmes vers le cas. C’est le cas, par exemple, du viroïde latent du houblon. Si vous désirez en savoir plus sur ce pathogène, vous pouvez lire cet article.

N’oubliez pas que vous pouvez communiquer vos doutes concernant le cannabis via la section « Demandez à l’expert ». Chaque mois, nous publierons sur notre blog une sélection de vos questions, apportant des réponses aux plus fréquentes.