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Le Mexique légalise le cannabis

Le Mexique légalise le cannabis

Pour: Rebeca Argudo Activisme

Le 10 mars dernier, la Chambre des députés du Mexique a adopté la loi de réglementation du cannabis à l’issue d’un processus qui a pris plus de deux ans et pendant lequel son usage médicinal avait déjà été légalisé. Avec 316 votes pour, 129 contre et 23 abstentions, la loi doit être à nouveau approuvée par le Sénat le 30 avril prochain, dû à certaines modifications introduites dans le projet déjà approuvé en novembre. Cette loi rapproche de la légalité l’usage récréatif de la Marijuana et fera que le Mexique devienne le plus grand marché légal de marijuana au monde.

Selon la loi, quiconque, adulte, est libre de fumer du cannabis à l’intérieur de son territoire s’il le désire en respectant, ça oui, certaines contraintes : la possession pour usage personnel sera légale jusqu’à 28 grammes, pouvant être passible d’une amende allant jusqu’à 10.000 pesos mexicains si elle excède cette limite. À partir de 200 grammes, sa possession entraînerait une peine de prison. Son usage se limiterait aux espaces privés ou habilités à cet effet, tels que les clubs ou les associations, et jamais en présence de mineurs. La culture personnelle est permise à des fins ludiques avec les autorisations pertinentes ayant une validité d’un an et elle ne pourra pas excéder six plantes par foyer. Dans la cas où deux consommateurs de cannabis – ou plus – vivaient dans le même foyer, ils pourraient avoir légalement jusqu’à huit plantes.

 

 

Les fonctions de règlementation seront assumées par le Centre national de prévention des toxicomanies (CONADIC), dépendant du Secrétariat à la Santé, qui supervisera l’ensemble du processus de production ainsi que les autorisations pour créer des associations ou clubs de consommateurs qui ne pourront dépasser 20 membres de plus de 18 ans, ni 50 plantes. Les normes pour l’emballage et l’étiquetage seront strictes : indications précises pour consommation ludique, emballage scellé à l’épreuve des enfants et mises en garde sur les effets nocifs sur la santé – parmi d’autres. Les licences de production, de même que les autorisations de consommation, bénéficieront d’une durée de validité de un à cinq ans et leur prix reste encore à définir. Les entreprises pourraient participer de manière légale à l’ensemble du processus : de la production à la distribution, en passant par la commercialisation ; et l’on envisage la possibilité de donner la priorité dans le marché aux communautés nationales qui, jusqu’à maintenant, se sont vues affectées d’une manière ou d’une autre, par le prohibitionnisme, la pauvreté ou la violence.

Avec cette loi, le Mexique va devenir le troisième pays après le Canada et l’Uruguay à légaliser la marijuana sur tout son territoire. Les organisations civiles voient dans ce projet une opportunité pour en finir avec une politique anti-drogue qui a entraîné la société dans une crise de violence inhabituelle mais aussi une opportunité pour lutter contre l’inégalité et rendre justice aux plus défavorisés, vulnérables et persécutés. La création d’une industrie règlementée ainsi que le prélèvement de taxes qui en résulterait, offre en même temps l’espoir d’un impact économique favorable pour le pays.

Les experts en sécurité, en revanche, ne sont pas très optimistes et croient que cela n’aura pas d’impact significatif sur la violence, car ils considèrent que la culture de cannabis ne représente absolument pas la plus grande partie du trafic de drogues au Mexique où les cartels se consacrent à des produits beaucoup plus rentables économiquement comme les métamphétamines.

Les défenseurs de la loi, de leur côté, croient que sa portée est d’un grand symbolisme dans l’effort pour mettre fin à un processus de pénalisation qui a coûté bien des vies et qu’elle représente un grand pas vers la paix à ne pas manquer.

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Nous ne sommes pas responsables de l’utilisation illicite qui pourrait être faite par des tiers des informations publiées ici. La culture du cannabis pour l’autoconsommation est une activité soumise à certaines restrictions légales qui varient d’un État à l’autre. Nous recommandons de revoir la législation en vigueur dans le pays de résidence pour éviter d’encourir l’exercice d’une activité illégale.

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